On l’appelle l’Île-de-beauté. Ses paysages à couper le souffle, ses plages de sable fin, son eau turquoise et sa douceur de vivre ont fait sa renommée.

Voilà pour le volet touristique. Sinon, saviez-vous que l’histoire de WordPress a débuté en Corse ?

Intriguant, n’est-ce pas ? La machine s’est emballée au début des années 2000 puis, en l’espace de deux décennies, WordPress s’est imposé comme le logiciel numéro un au monde pour créer des sites internet. 

Tout au long de ces lignes, vous découvrirez en détails son évolution et ses principaux jalons (fonctionnalités, écosystème, communauté, rachats). 

Vous verrez aussi que WordPress est indissociable d’un homme : Matt Mullenweg. Mais aussi d’une société, Automattic, créée par ce même… Mullenweg.

Sommaire

b2 et lancement de WordPress

Corse, Blogger et Blur : débuts de l’histoire de WordPress

Au tournant des années 2000, Michel Valdrighi est webmaster dans une association de sauvegarde de la langue corse.

À l’époque, ce trentenaire autodidacte crée son premier projet en PHP et MySQL et blogue sur la plateforme… Blogger.

Et soudain : Eurêka ! En 2001, il lance b2/cafelog. Ce logiciel de publication de blog open-source codé en PHP repose sur une base de données (MySQL). Pour la petite histoire, b2 signifie Blog 2.

Comme l’a indiqué Michel Valdrighi lors d’une conférence délivrée au WordCamp Paris 2011, b2 vient de son « envie de créer [s]on propre Blogger », associée à l’« écoute en boucle de “Song 2” de Blur ».

Le projet prend son envol, les idées bouillonnent et les premières contributions arrivent. Matt Mullenweg, un jeune saxophoniste américain répondant au pseudo de « saxmatt », fait partie des premiers enthousiastes et contributeurs. 😉

Mai 2003 : Quand « saxmatt » lance un fork

Malheureusement, au bout de quelques mois, le projet b2/cafelog bat de l’aile. Pour des raisons personnelles, Valdrighi disparaît des radars pendant quelques mois, fin 2002, début 2003. 

Frustré par la tournure des événements, Mullenweg a quand même une idée : forker b2. Comprenez : créer un nouveau logiciel à partir du code source de b2

Il met son plan à exécution. Et voilà comment naît WordPress, lancé officiellement le 27 mai 2003 dans sa version 0.7.

« WordPress est né du désir d’avoir un système personnel de publication élégant, bien architecturé, construit en PHP et MySQL et sous licence GPL », indique la page consacrée à l’histoire de WordPress, sur son site officiel.

Derrière ce CMS (Content Management System, soit Système de Gestion de Contenu, en français) qui passera à la postérité, on retrouve notamment deux co-fondateurs :

  • Matt Mullenweg, le fameux « saxmatt », déjà actif sur b2 (tout s’explique) ;
  • Mike Little, un développeur britannique.

Cette première version (0.7), qui tâte le terrain, reste minimaliste. D’après le site officiel de WodPress.org, voici ce qu’elle comprend :

  • un moteur de texturage ;
  • un gestionnaire de liens ;
  • des modèles conformes au XHTML 1.1 ;
  • une nouvelle interface d’administration ;
  • la possibilité de faire des extraits manuels et de nouveaux modèles.

Regardez à quoi ressemblait WordPress 1.0 à l’époque :

WordPress 1.0

b2, lui, continue son existence propre, en parallèle. Il existe toujours aujourd’hui sous le nom de b2evolution, pour info.

Toutes les traces de son nom sont par contre supprimées en décembre 2003 dans les noms de fichiers de WordPress. Les fichiers portent désormais l’appellation de « wp- » (et non plus « b2 »).

Michel Valdrighi, le créateur de b2, collaborera même à WordPress jusqu’en 2005, assurant une certaine continuité entre les deux outils.

Pourquoi WordPress s'appelle « WordPress » ?

Si b2 est une référence à Blogger et à une chanson de l’excellent groupe de rock britannique Blur, savez-vous d’où vient le nom WordPress ?

C’est une amie de Matt Mullenweg, Christine Tremoulet, qui l’a proposé. Elle le raconte dans cet épisode de podcast.

Mullenweg souhaitait d’abord un nom en rapport avec la presse écrite – et l’imprimerie au sens large – car cette dernière avait engendré une révolution lors de son invention par Gutenberg, au XVe siècle (Gutenberg reviendra sur le devant de la scène plus tard, vous verrez).

Sans oublier le blogging, bien sûr. Presse écrite + blogging : WordPress (littéralement « Mot Presse ») s’est alors imposé naturellement ! Il faut dire qu’à l’image d’un journal, si l’on extrapole, WordPress donne le pouvoir aux blogueurs en leur permettant d’écrire et de publier sur les sujets qui leur tiennent à cœur.

Formez-vous à WordPress
en 3 mois

Apprenez à concevoir des sites WordPress sécurisés, rapides et conformes aux obligations légales avec la formation à distance la plus généreuse du marché (éligible au CPF).

Mon Compte Formation

L’évolution de WordPress : de la réécriture des URLs au Full Site Editing

Les premières années de l’histoire de WordPress : développement, extensions et thèmes

Janvier 2004 : Lancement de WordPress 1.0

La version 1.0 officielle de WordPress voit le jour le 3 janvier 2004. Comme ce sera de coutume par la suite, elle porte le nom d’un célèbre jazzman : Davis, en référence à Miles Davis.

Cette première version majeure embarque plusieurs fonctionnalités telles que : 

  • la création d’un système d’URLs (les permaliens) pris en compte par les moteurs de recherche. Ces URLs peuvent être réécrites ;
  • le support de plusieurs catégories ;
  • un processus de mise à jour intelligent ;
  • l’installation du navigateur ;
  • la possibilité de migrer un site créé avec un autre outil (Blogger, Movable Type, Textpattern, b2, etc.) à l’aide d’un script.
La version 1.0 "Davis" de WordPress.

Mai 2004 : bonjour aux extensions et Hello Dolly

Quelques mois plus tard à peine, le 22 mai 2004 précisément, la version 1.2 débarque. « Mingus » introduit les extensions, qui permettent d’ajouter des fonctionnalités au Cœur (Core) de WordPress sans toucher au code.

On en dénombre aujourd’hui 59 568 sur le répertoire officiel !

Le premier plugin à faire son apparition se nomme Hello Dolly, que vous retrouvez depuis sur chaque nouvelle installation fraîche de WordPress. 

Créée par Matt Mullenweg, Hello Dolly n’a aucune utilité technique. Cette extension « décorative » se contente uniquement d’afficher des paroles aléatoires de Hello Dolly, une chanson de Louis Armstrong, en haut à droite de chaque page de votre administration.

C’est pourquoi on vous conseille de la désinstaller à chaque fois que vous créez un site WordPress.

Parmi les autres fonctionnalités introduites, on retrouve par exemple :

  • la création automatique de vignettes (thumbnails), des miniatures d‘images ;
  • le cryptage des mots de passe pour renforcer la sécurité ;
  • le support de catégories hiérarchiques ;
  • la modération avancée des commentaires.
"Mingus" est la version 1.2 historique de WordPress.

Février 2005 : Système de thèmes, pages statiques et répertoire d’extensions

« La version 1.5 (Strayhorn) introduit un système de thèmes et de pages statiques, ce qui amène WordPress à devenir un système de gestion de contenu », précise WordPress.org.

Le premier thème par défaut, baptisé Kubrick, est aussi lancé. Autre nouveauté de taille : la création du répertoire d’extensions, pour pouvoir mettre en relation les développeurs et les utilisateurs.

Kubrick, thème par défaut historique de WordPress.

Décembre 2005 : Apparition de l’éditeur visuel (WYSIWYG)

La version 2.0 de WordPress, baptisée « Duke », ancre définitivement WordPress comme un outil de blogging. Après plusieurs mois de développement, l’éditeur visuel TinyMCE est intégré au Cœur de WP et apparaît sur nos écrans.

Créé par l’équipe de TinyMCE et le développeur Andy Skelton, cet éditeur open source permet d’éditer du texte en ligne, en visualisant les changements en temps réel (WYSIWYG, What You See Is What You Get). 

Cela révolutionne la création de contenu, avec la possibilité de téléverser images, vidéos et fichiers.

En parallèle, la mise en cache permanente ainsi qu’un nouveau système de rôle utilisateur font leur apparition. Sans oublier l’extension Akismet – toujours installée par défaut sur WordPress depuis – qui permet de lutter contre le spam et les commentaires indésirables.

2007, 2008 et 2009 : poursuite des améliorations et répertoire de thèmes

Aucune version majeure ne voit le jour en 2006. 2007 et 2008 sont deux années fastes avec la sortie de 3 versions majeures à chaque fois :

  • Ella (2.1) propose une nouvelle interface utilisateur, la sauvegarde automatique, le correcteur automatique ainsi que d’autres fonctionnalités ;
  • Getz (2.2) introduit notamment les widgets ;
  • Dexter (2.3) embarque un nouveau système de taxonomie et des notifications de mise à jour pour indiquer lorsqu’une nouvelle version est disponible, sur le tableau de bord ;
  • Brecker (2.5) propose une nouvelle interface utilisateur de l’administration et introduit le système de widgets du tableau de bord et l’API de code court ;
  • Tyner (2.6) propose les révisions des publications ;
  • Coltrane (2.7) refond l’administration et propose une mise à jour automatique.
La médiathèque de WordPress 2.7 "Coltrane".

L’autre événement de l’année 2008 réside dans l’apparition du répertoire de thèmes, qui compte aujourd’hui 12 146 entrées.

Comme vous pouvez le voir, il a fallu près de 5 ans après le lancement du CMS pour accueillir ce nouvel outil qui va vite devenir indispensable, comme l’est son petit frère : le répertoire d’extensions.

Avant d’entamer le virage des années 2010, WordPress sort deux versions en 2009 :

  • Baker (2.8) embarque un installateur de thème intégré et propose des améliorations en termes de vitesse de chargement ;
  • Carmen (2.9) permet la mise à jour en masse des extensions et prend en charge oEmbed, un format qui permet par exemple d’intégrer du contenu issu des réseaux sociaux en copiant le simple lien d’une publication.

Les années 2010 : le passage à la vitesse supérieure

Juin 2010 : Arrivée des custom post types dans l’histoire de WordPress

La décennie 2010 à peine démarrée, WordPress met un coup d’accélérateur avec l’apparition d’une nouvelle version majeure – dans tous les sens du terme – en juin 2010.  

Thelonius (WP 3.0) introduit les custom post types (types de contenus personnalisés) qui permettent de créer du contenu différent des articles et des pages. La gestion de plusieurs sites est aussi proposée, via l’intégration de l’ancien WordPress MU dans le Core de WordPress. 

Cette version multi-utilisateurs de WordPress permettait de créer un réseau de plusieurs blogs sur la même interface.

Enfin, cerise sur le gâteau, un nouveau thème par défaut appelé Twenty Ten fait son apparition :

Le thème WordPress Twenty Ten.

2011 : Barre d’admin et Twenty Eleven

2011 est une année prolifique avec la sortie de 3 versions majeures :

  • Reinhardt (3.1) introduit notamment la barre d’administration, qui facilite la gestion et l’édition de votre site. C’est ici que vous retrouvez tous vos différents menus ;
  • Gershwin (3.2) embarque un nouveau thème par défaut (Twenty Eleven), améliore la barre d’admin et « fait de WordPress un CMS plus rapide et plus léger » ;
  • Sonny (3.3) améliore l’expérience utilisateur pour les débutants, avec par exemple l’apparition de « messages de bienvenue et des conseils sur les fonctionnalités ».

2012 - 2017 : Outil de personnalisation, gestion des médias et mises à jour automatiques

Au cours des années suivantes, WordPress adopte un rythme de croisière avec de deux à quatre sorties de versions majeures par an.

À chaque fois, cela apporte son lot de changements avec, parmi les plus importants :

  • l’apparition de l’Outil de personnalisation (Customizer), pour pouvoir appliquer des changements en temps réel sur l’apparence graphique de votre thème (WordPress 3.4 « Green ») ;
  • la gestion des médias sur WP 3.5 « Elvin » ;
  • les mises à jour automatiques pour la maintenance et les mises à jour de sécurité sur WordPress 3.7 « Basie » ;
  • le remaniement du tableau de bord de l’administration « avec un aspect moderne et de nouvelles icônes vectorielles » (WP 3.8 « Parker »). « Le nouveau tableau de bord de WordPress présente un design frais et épuré qui privilégie la clarté et la simplicité », indique la présentation de la version. Ce design est d’ailleurs grosso modo toujours d’actualité près de dix ans après, puisque nous sommes alors en décembre 2013 ;
Le tableau de bord de la version 3.8 "Parker" de WordPress.
  • le support oEmbed est ajouté aux publications WordPress avec des prévisualisations enrichies (WordPress 4.4 « Clifford »). Sans oublier l’intégration de l’API REST, pour communiquer avec d’autres sites et applications.

Et puis, petit à petit, se prépare l’arrivée d’une nouvelle révolution – encore une – sur la planète WordPress : l’arrivée de Gutenberg. 

2018 - : L’outil de blogging bascule vers un constructeur de site

Une révolution nommée Gutenberg

L’année 2018 est le témoin de l’une des plus importantes évolutions du CMS numéro un sur le marché : l’apparition d’un nouvel éditeur de contenu baptisé Gutenberg

Gutenberg comme Johannes Gutenberg, l’inventeur de l’imprimerie au XVe siècle. Ce nouvel éditeur de contenu qui change tout est embarqué dans le Cœur de la version 5.0 de WordPress, appelée « Bebo ».

Cet éditeur remplace l’éditeur TinyMCE, en place depuis 2005. Avec Gutenberg, qui a cristallisé les critiques et les inquiétudes au départ (le soufflé est pas mal retombé depuis), place aux blocs.

Il s’agit de conteneurs prêts à l’emploi qui permettent d’ajouter le contenu de votre choix (texte, images, vidéos, audio, etc.) dans vos publications (articles, pages).

L'arrivée de Gutenberg, l'éditeur de contenu de WordPress, a marqué l'histoire du CMS.

Le tout sans coder, bien sûr. « Les fondations qui vont révolutionner la construction et la personnalisation de sites avec WordPress », dixit la page consacrée à Gutenberg, sont posées.

À partir de là, les efforts des contributeurs vont se concentrer majoritairement sur ce nouvel éditeur en WYSIWYG. 

Son objectif est de devenir, à terme, un véritable constructeur de site, afin de positionner WordPress comme une alternative open source à des concurrents comme Wix ou Squarespace.

Les versions suivantes mettent notamment l’accent sur l’amélioration des performances de l’éditeur, l’ajout de nouvelles fonctionnalités (mises en page, styles), ou encore l’apparition de nouveaux blocs.

Au milieu de cela, on peut quand même détacher quelques jalons majeurs.

2020 : Apparition des mises à jour automatiques pour les extensions et les thèmes

WordPress 5.5 « Eckstine » intègre un répertoire de blocs Gutenberg directement dans l’éditeur. Par ailleurs, cette version améliore votre site à trois niveaux :

  • vitesse, avec le chargement différé des images ;
  • recherche, avec l’inclusion d’un plan de site XML par défaut ;
  • sécurité, avec la possibilité d’activer les mises à jour automatiques pour les extensions et les thèmes.
Activation des mises à jour automatiques de WordPress.

À ce jour, c’est aussi la version qui a accueilli le plus de contributeurs pour permettre son développement, avec un total de 805 personnes !

L’année 2020, c’est aussi l’année d’une première. WordPress 5.6 « Simone », qui voit le jour en décembre, est la première version majeure du CMS dirigée par une équipe 100 % féminine.

À sa tête, on retrouve notamment Josepha Haden Chomphosy, l’actuelle directrice exécutive de WP.

Au passage, cette version étend les mises à jour automatiques au Cœur de WordPress sur les nouvelles installations et propose un nouveau thème conçu pour l’éditeur de blocs : Twenty Twenty-One.

Le thème WordPress Twenty Twenty-One.

2021 : HTTPS et gestion des widgets à l’aide des blocs

2021 voit le rythme de sortie des versions majeures ralentir un peu : « seulement » deux versions majeures sont publiées chaque année.

Il faut dire que quelque chose d’important se trame en arrière-plan, comme vous le verrez juste après. 😉

En attendant, WordPress 5.7 « Esperanza » continue d’améliorer l’éditeur de contenu, et permet de « passer un site de HTTP à HTTPS en un clic ».

WordPress 5.8 « Tatum », sorti en juillet 2021, propose notamment un changement majeur : la gestion des widgets à l’aide des blocs. À noter aussi la prise en charge du format WebP, qui permet de réduire le poids des images et d’améliorer la vitesse de chargement de vos pages.

L'éditeur de widgets est une des évolutions de l'histoire de WordPress.

2022 : Place au Full Site Editing

En 2018, l’apparition de Gutenberg a tapé un sacré coup dans la fourmilière. Quatre ans plus tard, une vague d’une ampleur similaire envahit l’écosystème WordPress avec l’apparition de WordPress 5.9 « Josephine ».

La nouveauté majeure de cette version, c’est l’édition complète de votre site (Full Site Editing, FSE).

Désormais, vous pouvez créer et éditer la structure entière de votre site (header, footer, menu et modèles de pages inclus, et plus seulement son contenu) à l’aide des blocs de l’éditeur de contenu.

Le Full Site Editing a été introduit avec WordPress 5.9.

Cela rapproche WordPress d’un constructeur de site comme Elementor Pro ou le Divi Builder, voire de solutions propriétaires telles que Wix, Shopify ou Squarespace.

Pour bénéficier des pouvoirs du Full Site Editing, vous devez activer un thème compatible, qui ne sont pas encore légion sur le répertoire officiel (moins d’une centaine à date). 

Pour en maîtriser toutes les subtilités et réaliser quelque chose de cohérent, mieux vaut aussi avoir un minimum de bases techniques et graphiques.

En tout cas, les premiers pas sont prometteurs et les bases posées. Comme l’éditeur de contenu, l’éditeur de site va évoluer au cours des prochains mois et s’étoffer en fonctionnalités, avec pour objectif de devenir plus complet et intuitif.

Voilà pour cette histoire de WordPress condensée, au niveau de ses différentes versions. Découvrez maintenant les dates historiques clés en ce qui concerne le développement de la communauté WordPress.

Formez-vous à Elementor

Apprenez à créer votre site WordPress grâce au constructeur de page le plus populaire du marché.

Elementor icon CTA

Histoire de WordPress : Dates et faits marquants de l’écosystème

2005 : Création d’Automattic

Si WordPress est indissociable de Matt Mullenweg, son homme lige et figure de proue, l’outil l’est tout autant de la société qui y contribue majoritairement : Automattic.

Fondée en 2005 à San Francisco par Mullenweg à l’âge de 21 ans, Automattic emploie aujourd’hui près de 2 000 personnes, réparties dans une centaine de pays à travers la planète.

Le nom Automattic fait d’ailleurs référence au prénom de son fondateur, Matt. On retrouve cette société derrière la plateforme d’hébergement WordPress.com. Et, bien sûr, derrière le logiciel WordPress.org, dont elle est le contributeur majoritaire.

Le site d'Automattic, l'entreprise qui contribue le plus à WordPress.

« Passionnés par la volonté de faire du web un endroit meilleur », les membres d’Automattic précisent qu’ils ne conçoivent pas « de logiciels gratuitement, nous les faisons pour la liberté ».

Outre WordPress.com, Automattic est aussi propriétaire de : 

Automattic se singularise aussi par une culture d’entreprise bien marquée, où le travail à distance est la norme. Puisqu’il n’existe pas de QG à proprement parler, chacun travaille où il veut, quand il veut.

Valorisée à 3 milliards de dollars, Automattic contribue aussi financièrement à des projets à but non-lucratif, à l’image du WordCamp US.

2006 : Organisation du premier WordCamp de l’histoire de WordPress

Dérouler l’histoire de WordPress sans évoquer les WordCamps est impossible. Un WordCamp est un événement consacré à WordPress organisé par la communauté locale des utilisateurs

Des conférences et sessions de contribution sont organisées, sur 1 à 3 journées la plupart du temps.

Le premier WordCamp, organisé par Matt Mullenweg, s’est tenu à San Francisco en août 2006.

À l’époque, Mullenweg résumait ainsi le concept, sur son blog personnel : l’idée consiste à « organiser une conférence gratuite d’une journée de type BarCamp avec une fête le soir même. Il y aura un barbecue gratuit pour le déjeuner, des t-shirts WordPress, et une journée complète de discussions entre utilisateurs et développeurs ».

Si le fond n’a pas changé, les WordCamps se sont depuis un peu plus « professionnalisés » et un droit d’entrée est réclamé pour pouvoir y assister (autour d’une vingtaine d’euros la journée, en moyenne, pour participer aux frais d’organisation).

Depuis 2006, plus de 1 100 WordCamps ont été officiellement organisés sur 6 continents, dans 65 pays et 375 villes différentes.

Les WordCamps sont des événements consacrés à WordPress.

Un WordCamp Europe se tient chaque année dans une ville nouvelle, tout comme le WordCamp US. Ce dernier est réputé pour abriter le fameux discours annuel State of the Word de Matt Mullenweg.  

Ce dernier en profite pour faire le point sur les évolutions de l’année écoulée, et sur les changements à venir au cours de l’année suivante. 

À côté des WordCamps, des rencontres locales (ou meetups) ont aussi lieu un peu partout à travers le monde, tout comme des événements indépendants.

2007 : Rachat de Gravatar par Automattic

Un an plus tard, en octobre 2007, Automattic se signale avec l’un de ses rachats majeurs : celui de Gravatar. 

Lancé en 2005, Gravatar est un service gratuit qui sert à gérer ses avatars sur le web et permet aux internautes de « disposer d’un moyen simple et vérifié d’établir leur identité en ligne », comme l’indique son site officiel.

Le rachat de Gravatar par Automattic a marqué l'histoire de WordPress.

C’est cet avatar qui s’affiche dans l’administration et lorsqu’une personne commente sur votre site WordPress.

2008 : Naissance de la communauté WP francophone

On dit souvent que l’une des forces de WordPress repose sur son écosystème et sa communauté d’adeptes.

En France, tout ce petit monde a commencé à officiellement s’organiser dès 2008, avec la création de WPFR, l’association officielle représentative de la communauté WordPress dans la francophonie.

Site de la communauté francophone de WordPress.

Comme indiqué sur son site officiel, WPFR assure 4 missions essentielles :

  • la promotion de WordPress en France et dans la francophonie ;
  • la traduction française du CMS ;
  • l’exploitation et la gestion de la plateforme communautaire WPFR.net ;
  • l’assistance aux autres communautés locales dans l’organisation d’événements liés à WordPress.

2009 : Lancement de WP Tavern

Si la France a WPFR, les États-Unis ont leur site d’actualités numéro un autour du CMS : WP Tavern.

Cette publication couvre les actualités et les événements, rédige des critiques de plugins et de thèmes, et parle des problèmes clés de l’écosystème WordPress.

Logo de WP Tavern, blog spécialisé sur WordPress.

Lancé en janvier 2009 par Jeff Chandler, WP Tavern a été racheté en juin 2011 par l’entreprise Audrey, derrière laquelle on retrouve… Matt Mullenweg. 

« Audrey Capital est une société d’investissement providentiel et de recherche créée par Matt Mullenweg de WordPress pour aider les idées innovantes à se développer », peut-on lire sur son site officiel.

2010 : La fondation WordPress gère désormais la marque WordPress

Dès 2010, l’hyperactif Mullenweg décide de créer la Fondation WordPress, une organisation à but non-lucratif dont l’un des objectifs est notamment de « garantir le libre accès, à perpétuité, aux projets logiciels que nous soutenons ».

À cette occasion, Automattic transfère la propriété de la marque et du logo WordPress à cette Fondation, afin qu’elle le protège.

2014 : Le projet Five for the Future voit le jour

En 2014, Automattic annonce qu’elle va désormais consacrer 5 % de son temps au développement du Cœur de WordPress.

Mullenweg appelle toutes les entreprises et individus intéressés à faire de même, en rejoignant le projet baptisé « Five for the Future »

Depuis son lancement, la participation aurait quadruplé, selon des données mises à disposition par WordPress.

2015 : Automattic rachète WooThemes & WooCommerce

L’année 2015 est charnière dans l’histoire de WordPress. Elle est marquée par la plus importante acquisition depuis le lancement d’Automattic, en 2005.

Le contributeur majeur à WordPress.org s’empare alors de l’entreprise sud-africaine WooThemes, qui édite l’extension WooCommerce, permettant de transformer WordPress en boutique en ligne.

À travers ce mouvement, WordPress souhaite se diversifier et ne plus seulement être considéré comme un outil de blogging.

L’objectif, précise Matt Mullenweg sur son blog, consiste à ce que « les gens puissent vendre plus facilement en ligne ».

WooCommerce (5+ millions installations actives) est aujourd’hui l’extension e-commerce la plus populaire de l’écosystème WordPress : elle tourne sur plus de 9 boutiques en ligne WP sur 10. Il s’agit aussi de l’outil le plus utilisé parmi le million de sites e-commerce les plus populaires de la planète.

WooCommerce est l'extension WordPress la plus populaire pour faire du e-commerce.

2019 : Acquisition de Tumblr

L’un des derniers mouvements historiques majeurs réalisé par Automattic concerne le rachat de Tumblr, lors de l’été 2019.

En s’emparant de la plateforme de microblogage, Automattic réalise ce qui constitue sa plus importante acquisition en matière d’employés (200) et d’utilisateurs (475 millions de blogs).

2021 : Quand les acquisitions s’emballent

Depuis le lancement de WordPress et la naissance de son écosystème, les rachats, fusions et autres acquisitions ont toujours fait partie du paysage.

Il y en a fréquemment, qu’elles soient de grande ampleur ou plus confidentielles. À ce niveau-là, l’année 2021 reste quand même un « cru » exceptionnel, avec 45 acquisitions recensées par le site Post Status, soit 1,5 par mois !

Et pas des moindres, s’il vous plaît (liste non exhaustive) :

  • le géant de l’hébergement américain GoDaddy a racheté Pagely, célèbre service d’hébergement spécialisé WordPress ;
  • Awesome Motive, société détenue par Syed Balkhi (WPBeginner), a fait l’acquisition d’Easy Digital Downloads et de toutes les extensions développées par la même entreprise (Sandhills Development) : AffiliateWP, Sugar Calendar, WP Simple Pay et Payouts Service ;
  • Newfold Digital s’est emparé de Yoast SEO ;
  • Automattic a acquis Parse.ly, une plateforme de web analytics et d’optimisation de contenus.

Quel avenir pour le CMS WordPress ?

Jusqu’à présent, on a évoqué le passé et le présent de l’histoire de WordPress. Mais à l’avenir, que nous réserve le CMS ?

Une domination sans partage, mais…

Pour répondre à cette question, une photographie à l’instant T est déjà intéressante. Au moment de rédiger ces lignes, WordPress est de très loin l’outil le plus utilisé au monde pour concevoir un site internet.

43,3 % du million de sites qui reçoivent le plus de trafic tournent sous WordPress (versions .org et .com cumulées).

WordPress domine le marché avec hégémonie, ne laissant que des miettes à ses principaux concurrents : Shopify (4,3 % de parts de marché), Wix (2,3 %), Squarespace (2 %), Joomla (1,7 %) et Drupal (1,2 %).

Ses parts de marché ne cessent de croître depuis plusieurs années, mais on note que sa croissance a légèrement ralenti depuis le premier semestre 2022.

Encore plus surprenant, peut-être : WordPress a même perdu 0,3 % de parts de marché entre mars et avril 2022.

Pour en savoir plus sur l’évolution des parts de marché de WordPress et consulter les autres statistiques le concernant, jetez un œil à notre page dédiée.

Est-ce un événement isolé ou une tendance de fond amenée à se confirmer ? Il faudra suivre cela au cours des prochains mois/années.

Cependant, on peut affirmer sans ciller qu’il ne sera pas délogé de sa position de CMS n°1 avant de longues années, si cela doit arriver.

Désormais, ses principaux concurrents sont des solutions SaaS auto-hébergées comme Shopify, Wix et Squarespace, qui ont pris le dessus sur les historiques Joomla et Drupal.

Enfin, une éventuelle menace – à prendre avec des pincettes quand même pour le moment – pourrait aussi venir de l’intérieur en la personne d’Elementor.

Le constructeur de site le plus populaire de l’écosystème WordPress connaît une croissance exponentielle. Il est utilisé sur plus de 7 % du million de sites qui reçoivent le plus de trafic.

Elementor est le page builder n°1 sur WordPress.

S’il a évidemment besoin de WordPress pour fonctionner, il s’est récemment diversifié en proposant sa propre offre d’hébergement basée sur le cloud, pour se rapprocher du modèle de WordPress.com.

Il met aussi le paquet sur les fonctionnalités e-commerce, pour surfer sur une demande très forte depuis le début de la pandémie de Covid-19.

En tout cas, s’il veut assouvir ses rêves de grandeur et voler de ses propres ailes, il devra peut-être s’affranchir de l’écosystème WordPress à un moment ou à un autre.

Vers plus de collaboration et l’arrivée du multilinguisme

Comme l’expose WordPress sur son site officiel, le logiciel est « continuellement en développement ».

L’objectif de ses concepteurs consiste à continuer à faire de WordPress un « logiciel conçu pour tous » qui « met l’accent sur l’accessibilité, les performances, la sécurité et la facilité d’utilisation ».

Au cours des prochains mois/années, la majorité des efforts des contributeurs va se concentrer sur Gutenberg. Des améliorations et évolutions sont d’abord prévues sur le projet Full Site Editing, qui n’en est qu’à ses premiers pas.

Dans ce sens, il faut aussi s’attendre à voir apparaître de plus en plus de thèmes basés sur des blocs. 

Ensuite, Gutenberg entrera dans les phases 3 et 4 de sa feuille de route à long terme. La phase 3 consistera à renforcer la collaboration, avec la mise à disposition de fonctionnalités plus intuitives pour co-créer du contenu.

Enfin, la phase 4 sera dédiée au multilinguisme, qui doit être implanté dans le Cœur de WordPress.

Hébergez votre site chez o2switch

Faites comme WPMarmite, choisissez o2switch. Non seulement les performances sont au rendez-vous mais le support est exceptionnel.

ESSAYEZ O2SWITCH
o2switch

Comment WPMarmite peut vous aider ?

Sujets populaires :

Blocs

Sécurité

Référencement

WebMarketing

E-Commerce

Performance

Formez-vous à Elementor

Apprenez à créer votre site WordPress grâce au constructeur de page le plus populaire du marché.

Découvrir la formation
Elementor icon CTA

Faites de meilleurs sites WordPress

Rejoignez les 20000 abonnés de WPMarmite et formez-vous dans la bonne humeur (et sans jargon).

En vous inscrivant à la newsletter, vous consentez à ce que WPMarmite, en sa qualité de responsable de traitement, collecte vos données afin de vous envoyer des communications par voie électronique. Vous pourrez vous désabonner à tout moment. Pour faire valoir votre droit d’accès, de rectification ou d’effacement, consultez notre politique de confidentialité.