C’est décidé, vous voulez passer à la vitesse supérieure et apprendre à développer pour WordPress. Comme ça, vous serez en mesure de personnaliser ou développer vos propres thèmes et de créer les petites fonctionnalités manquantes pour votre site.

Je vais développer mon propre thème, le menu sera dans une popup sur mobile, il affichera telles et telles informations sur les pages d’articles, il n’y aura pas de colonne latérale, il y aura 7 modèles de pages différents, et le thème supportera tous les blocs natifs du nouvel éditeur dans tous ses styles.

J’aimerais bien même rajouter un ou deux styles pour le bloc Image et Texte, un modèle de page spécial pour les produits WooCommerce et un processus d’achat personnalisé en une seule page, et…

Un débutant motivé

Doucement ! Doucement !

Avoir de grandes idées, et voir les choses en grand, c’est bien ! Mais il ne faut pas non plus voir trop grand, au risque de se décourager !

Apprendre le développement est un long voyage, parsemé de révélations, d’embûches et de surprises, et vos progrès ne seront pas linéaires.

Mieux vaut bien vous préparer, vous fixer des objectifs atteignables et effectivement les atteindre pour progresser, tant sur le plan technique que personnel.

Voilà donc quelques recommandations pour partir du bon pied, et vous lancer dans le développement pour WordPress.

Faites simple !

Apprendre une nouvelle compétence nécessite de sortir de sa zone de confort. Et ça, ça peut faire (un peu) peur !

Le développement sur WordPress, ça peut faire peur

C’est tout à fait normal de craindre d’être confronté à l’inconnu. Donc l’objectif ici est de choisir un projet pas trop ambitieux pour commencer, l’idée étant de limiter le nombre d’inconnues pour ne pas vous sentir submergé.

Autant que faire se peut, vous allez essayer de n’introduire qu’une seule (ou deux) difficulté(s) à la fois : c’est-à-dire une seule chose ou deux à apprendre pour pouvoir effectuer la tâche en question. Pas cent.

Apprendre React si vous ne connaissez pas bien le JavaScript est une mauvaise idée (qui a appris jQuery avant le JavaScript vanille ? Levez la main !), tout comme vouloir développer un thème pour WordPress si vous ne disposez pas des compétences de base en HTML/CSS/PHP, par exemple.

Parfois il peut être difficile d’estimer la difficulté d’une certaine tâche. On n’est jamais à l’abri d’une surprise, et c’est très facile de vous sous-estimer ou surestimer.

Vous courrez alors le risque de vous décourager face à la difficulté, ou alors d’accomplir quelque chose de trop facile, sans challenge, et cela va donc ralentir votre progression.

Il faut choisir un projet simple, mais qui va quand même nécessiter du travail et un apprentissage sérieux pour pouvoir être réalisé dans un délai et avec un résultat optimal.

Dans le développement personnel et les théories de l’éducation, on parle de la zone proximale de développement. C’est la zone situé juste hors de votre zone de confort, et qui va vous permettre de progresser au maximum, sans toutefois trop vous éloigner de cette dernière. Au delà, on parle parfois de la zone de non-développement ou zone de panique. C’est en entrant dans cette zone que vous criez “Au secours !” et que vous abandonnez ou faites demi-tour !

L’étendue de la zone proximale de développement varie selon les individus.

  • Chez certains elle est très petite et ces personnes ont tendance à abandonner vite dès qu’elles rencontrent des difficultés car l’effort requis pour la surmonter leur paraît démesuré.
  • D’autres ont une confiance en eux inébranlable et n’ont peur de rien. Ils se lancent dans des projets énormes pour lesquels ils n’ont pas la moitié des compétences requises, mais ce n’est pas grave. “On verra sur le tas !

La taille de votre zone de confort et de votre zone proximale de développement est plus ou moins liée à votre confiance en vous. Mais comme une compétence, la confiance en soi se construit pas à pas. De succès en succès.

Donc, commencez par un projet simple, que vous réussirez, et qui vous mettra en confiance et vous permettra d’attaquer des projets de plus en plus ambitieux. 

Par exemple, un thème WordPress tout simple, sans fonctionnalité ni mise en page particulière est un excellent projet de départ, tout comme une petite extension enregistrant un code court permettant d’afficher un formulaire ou autre.

Vous pouvez aussi essayer de simplement lire un thème par défaut pour essayer de comprendre ce qui s’y passe. Pour certaines personnes, mettre les mains dans le cambouis directement est la meilleure solution. D’autres préfèrent être plus prudentes, et lire ou observer un peu d’abord.

L’objectif est simplement de vous créer une situation de réussite. Un easy win.

En réussissant ce projet simple, vous allez prendre confiance en vous, et être motivé pour faire plus ! Vous allez ajouter des réglages, des fonctionnalités, et petit à petit vous allez apprendre de nouvelles choses vous permettant de vous attaquer à des développements de plus en plus complexes.

De quoi devenir un développeur WordPress accompli

Utilisez le moins d’outils possible

N’utilisez pas des outils si vous ne savez pas pourquoi. Autrement dit, n’utilisez pas des outils parce que vous avez lu dans tel ou tel article (y compris celui-ci) qu’il “fallait” utiliser tel ou tel outil.

Un outil répond à un besoin. Il permet de contourner ou résoudre un problème. Comment pouvez-vous savoir que vous avez besoin d’un certain outil sans avoir rencontré le problème qu’il est censé résoudre ?

Si on a inventé le marteau, c’est parce que planter les clous à la main, c’est plutôt compliqué ! Je n’ai pas besoin de planter de clous pour l’instant. Donc je n’ai pas besoin de marteau. Quand j’aurais besoin de planter un clou, je me rendrais compte bien vite que c’est très compliqué sans marteau. L’exemple est un peu bidon, mais vous voyez l’idée.

Pour le développement web, le même raisonnement s’applique. C’est très facile de se laisser séduire par le dernier nouvel outil à la mode, la dernière méthode qui est censée résoudre tous les problèmes… Je suis le premier à y succomber ! 

Mais tant que vous n’êtes pas confronté réellement à un problème, il n’y a pas de raison de chercher à utiliser un outil spécifique.

Evidemment, il se peut que l’on n’ait pas conscience d’une certaine méthode ou outil qui nous ferait gagner du temps, mais ce n’est pas grave. C’est pour ça qu’il est important de faire de la veille !

Commencez toujours un projet avec le minimum vital : une instance locale d’un site WordPress et un éditeur de code comme VSCode, Atom ou autre. C’est tout. Pas de processus de build compliqué pour traiter vos fichiers JavaScript ou CSS. Pas de moteur de templating qui va ajouter une abstraction supplémentaire pour le développement de thème. Pas de dépôt Github immédiatement. Vous aurez toujours la possibilité de partager votre code plus tard. Le dépôt va vous permettre de stocker votre code en ligne, de le partager et de l’ouvrir aux contributions. C’est l’esprit Open Source, mais bon… une chose à la fois !

Exemple de projet de développement WordPress simple dans VSCode
Un éditeur de code. Une installation fraîche de WordPress. Vous êtes parés.

C’est seulement quand vous serez confronté à un même problème plusieurs fois que vous pourrez commencer à chercher un outil pour l’éviter.

Bon, ok. Parfois certains problèmes doivent être traités de suite, et le nécessaire doit être fait pour ne jamais le rencontrer à nouveau.

Quand on effectue ses personnalisations dans le thème parent !

Par exemple, quand vous en aurez assez de scroller dans votre feuille de style pour y copier-coller des codes couleurs, alors vous comprendrez l’utilité d’un outil comme Sass. Cet outil est un pré-processeur de CSS qui vous permet d’écrire votre CSS de façon modulaire, en utilisant des variables et tout un tas d’autres fonctionnalités super utiles qui permettent de limiter les répétitions et générer du CSS bien organisé. 

Cet outil vous sauvera la vie et vous vous direz: “Mais pourquoi je n’ai pas utilisé / découvert ça avant !” 

La réponse est simple : Sass est un nouvel outil. Qui dit nouvel outil, dit nouvelle chose à apprendre. Et en intégrant des nouveaux outils on augmente la complexité du projet en cours.

Donc si vous débutez, je recommande vivement de n’intégrer les outils que très progressivement, simplement lorsque que vous aurez atteint la limite de ce que vous pouvez faire sans !

L’outil devient donc un levier pour décupler votre productivité, un moyen d’améliorer votre méthode de travail ou d’éviter un problème que vous aurez vraiment rencontré.

Il prendra alors tout son sens.

Connaissez WordPress sur le bout des doigts

WordPress est un outil très puissant. Et il l’est dès l’installation.

De base :

  • Il permet de créer des pages au contenu riche grâce au nouvel éditeur
  • Il permet d’écrire des articles qui seront automatiquement affichés par date décroissante en page d’accueil du site ou sur une page dédiée
  • Il fournit deux taxonomies par défaut pour classer vos articles (les catégories et les étiquettes)
  • Il fournit également un système de commentaires simple et efficace, un système de gestion des utilisateurs, des formulaires de connexion et d’inscription, les flux RSS, la réécriture des permaliens, une bibliothèque de médias qui va redimensionner et rogner vos images automatiquement en fonction des tailles d’image déclarées dans votre thème…
  • Il inclut également un outil de personnalisation simple à utiliser, s’il est exploité correctement par votre thème.

Dès l’installation, on a un vrai outil de gestion de contenus et d’utilisateurs puissant, et tout à fait suffisant pour un site de contenu simple.

Avant de vouloir développer, que ce soit un thème ou une extension, il vous faut connaître toutes les fonctionnalités offertes par WordPress et ses limites sur le bout des doigts.

L’idée et d’être avant tout un “WordPress Power User”, car il se peut qu’un site WordPress (presque) nu soit tout ce dont vous ayez besoin pour votre projet !

  • Un client a besoin d’un site vitrine pour son entreprise ? Un joli thème et un formulaire de contact pourrait combler 90% des besoins !
  • Vous voulez partager votre savoir et construire votre audience ? Besoin de rien. Tout est inclus. Sauf un formulaire d’inscription lié à votre outil d’emailing, peut-être.
  • Vous voulez inviter les utilisateurs à participer au site ? Ouvrez les inscriptions !

J’exagère un peu, mais j’insiste : WordPress est vraiment une plateforme solide avec beaucoup de fonctionnalités, et il vous faut connaître ces fonctionnalités et comment les exploiter pour remplir votre objectif, avant de vous lancer dans du code ou d’installer une extension.

Connaître l’écosystème

L’écosystème autour de WordPress est énorme. Vraiment. Tout comme sa communauté.

Pour tout besoin, il existe probablement une extension qui fait le boulot. Ou alors 80% du boulot, et il vous “suffit” de venir vous y greffer pour compléter la fonctionnalité manquante.

Cet écosystème est à la fois un avantage et une malédiction. Comment choisir entre les 80 extensions pouvant fournir un formulaire de contact ? Est-ce qu’il vaut mieux utiliser Beaver Builder, Divi Builder ou Elementor ? Le choix est juste paralysant.

Pourtant, il existe quelques incontournables parmi les thèmes et les extensions qu’il est bon de connaître, car ce sont des outils qui ont fait leurs preuves et qui continuent de s’améliorer.

Je pense par exemple à Advanced Custom Fields ou WooCommerce. Ces grosses extensions sont très populaires et très puissantes. Ces extensions deviennent des standards qu’il vous faut connaitre un minimum, car elles vous feront gagner un temps énorme. 

Quand vous développez un site pour un client, vous allez évidemment chercher les extensions qui répondent au maximum à ce besoin, et couvrir les manques avec du code personnalisé. Mais pour apprendre à développer pour WordPress, je recommande de ne pas installer d’extension du tout !

Vous pouvez bien sûr installer ACF pour créer vos champs personnalisés et personnaliser votre thème, mais cela ne vous apprendra en rien à déclarer une metabox, gérer les nonces (jetons de sécurité) et permissions, et intervenir lors de la sauvegarde d’un contenu. 

Les extensions sont aussi des outils pour vous permettre de gagner du temps mais ils abstraient énormément de choses en coulisses. Donc utilisez-les pour vos clients, mais pour vraiment comprendre les rouages de WordPress, il va vous falloir apprendre à faire tout ça à la main, sans raccourci !

Comprendre le système de hooks

Les hooks sont ce qui a fait de WordPress le CMS extensible que nous connaissons. Comprendre le système de hooks est fondamental pour bien comprendre et bien développer pour WordPress.

C’est simple : si vous ne saisissez pas le système de hooks, alors vous n’avez aucune chance de pouvoir développer correctement pour WordPress. 

Pas de panique ! Je vous explique ça de suite !

Que sont les hooks ?

C’est simplement le système d’événements de WordPress

WordPress n’est qu’un gros script PHP qui s’exécute de façon plus ou moins linéaire. Et à des centaines de moments durant son déroulement, des événements sont déclenchés nous donnant la possibilité d’intervenir à ce moment précis, en nous donnant même des informations au passage !

Hook veut dire crochet, et WordPress met à notre disposition des centaines de crochets plus ou moins évidents sur lesquels on peut se greffer pour venir modifier un comportement, une donnée ou ajouter nos propres procédures ou notre propre code HTML. On peut intervenir sur presque tout !

Par exemple, on peut :

  • Modifier les titres au moment où ils s’affichent
  • Modifier les paramètres de la requête de contenu
  • Sauvegarder des données supplémentaires en base
  • Ajouter des éléments de menu dans l’administration, des metabox sur les pages d’édition, des blocs pour le nouvel éditeur, des classes CSS sur certains éléments, etc…

On peut presque tout faire, à presque n’importe quel moment. Et c’est exactement grâce à ce système de hooks que fonctionnent les extensions.

Un exemple basique

Pour mieux comprendre, voici un exemple simple :

PHP

Avec add_filter(), on va demander à WordPress d’exécuter la fonction example_twitter_button() quand il tombera sur le hook the_content. Ce hook est appelé à chaque fois que le contenu d’une publication est affiché et nous permet de le filtrer, c’est à dire d’appliquer un traitement à sa valeur.

La fonction de rappel example_twitter_button() va automatiquement recevoir le contenu à filtrer, que l’on va placer dans une variable $content, et elle doit le retourner une fois qu’elle a fini son travail.

Dans notre fonction, tout ce que l’on fait, c’est d’ajouter un lien de partage Twitter au contenu de l’article en concaténant notre <div> au contenu reçu en paramètre. On ajoute juste un petit bout de code HTML, c’est tout.

Je vous laisse le soin de trouver un moyen de pré-remplir le texte du tweet, et faire le petit bout de CSS dont vous aurez besoin, ok ?

Voilà comment fonctionnent la majorité des extensions ajoutant des boutons de partage d’articles, ou ajoutant du contenu au bas de vos articles (liens connexes, etc…).

Un autre exemple

PHP

Ici, de la même façon, on va enregistrer une fonction qui va s’exécuter quand WordPress rencontrera le hook wp_footer, qui est déclenché dans le pied de page du thème. Ce hook sert à ajouter du code HTML juste avant la balise </body> fermante de votre thème.

On ajoute simplement une balise <script> qui affiche un message dans une alerte.

Exemple d'alerte JavaScript sur WordPress
Magnifique.

Vous remarquerez que la fonction utilisée est différente : on n’a pas utilisé add_filter(), mais add_action() pour enregistrer notre fonction.

add_filter(), et add_action()

La fonction add_filter() permet d’ajouter un filtre, c’est-à-dire une fonction qui va traiter une donnée. Sur le hook passé en paramètre, WordPress va automatiquement nous prêter une donnée, en quelque sorte, pour que l’on puisse la manipuler, mais il a besoin qu’on la lui retourne. Sinon, le reste du script PHP ne peut pas s’exécuter correctement.

La fonction add_action() permet simplement d’effectuer une ou plusieurs actions à un certain moment. Sur certains hooks, WordPress nous fournit des données pour faire notre travail, mais il ne s’attend pas à ce qu’on lui retourne quoi que ce soit. Il nous laisse juste la main pour faire ce dont on a besoin à cet instant précis, en nous donnant les informations nécessaires.

Evidemment, ce n’est qu’un aperçu du système de hooks de WordPress. Il y a d’autres fonctions à connaître, il faut apprendre à trouver les hooks dont vous avez besoin, que ce soit dans la documentation ou dans le code source de WordPress ou des extensions utilisées.

Mais si vous avez saisi les exemples ci-dessus, c’est déjà un bon début ! Creusez !

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Commencez par un thème

Comme évoqué précédemment, je pense vraiment que le plus simple quand vous débutez est de commencer par développer un thème.

C’est moins abstrait

S’occuper du frontend (le devant du site) est bien plus immédiat et tangible que développer une fonctionnalité backend (côté serveur/administration). 

WordPress dispose déjà d’un backend bien ficelé, et commencer par développer votre propre thème va vous apprendre à faire la passerelle entre ce backend établi, commun à tous les sites WordPress, et le devant de votre site.

Un thème a pour responsabilité d’afficher des données. Et WordPress met à notre disposition toutes les fonctions utiles pour le faire rapidement et simplement.

Les progrès vont être rapides au début, ce qui est très satisfaisant !

Pour afficher un titre, vous n’avez besoin que d’une seule fonction : the_title(). Le contenu ? Une fonction : the_content(). Un menu ? Une fonction : wp_nav_menu(). Le logo ? Une fonction : the_custom_logo().

WordPress, c’est magique !

Un thème permet de voir beaucoup de fonctions de base

En développant un thème vous allez apprendre à afficher vos menus, vos widgets, votre logo, le titre des pages, la liste des articles, les catégories, la pagination et bien plus !

Vous allez :

  • Comprendre comment WordPress choisit les modèles de page
  • Apprendre à déclarer et charger vos styles, votre JavaScript, déclarer des fonctionnalités pour le thème
  • Ajouter des réglages dans l’outil de personnalisation
  • Apprendre à gérer vos tailles d’images…

Vous allez apprendre toutes les fonctions liées à l’affichage, sans vous préoccuper de leur sauvegarde ou de leur administration.

Ajouter des champs personnalisés, des taxonomies, des types de contenus personnalisés, intervenir de façon sécurisée lors de la sauvegarde des données et autres fonctionnalités du domaine des extensions viendront dans un second temps.

N’utilisez pas de starter theme

C’est très important ! Si vous voulez comprendre les mécaniques propres à WordPress, vous devez partir de zéro !

Un starter theme est un thème de démarrage : il contient la plupart des fichiers de base courants dans un thème et propose une structure HTML simple avec en général très peu de styles. C’est une base que vous pouvez utiliser pour commencer à développer votre thème.

Mais si vous utilisez un starter, alors vous commencez avec une couche d’abstraction déjà mise en place, sur laquelle vous n’aurez que peu de prises.

C’est encore une fois la même idée que pour les extensions ou les outils. Le starter va faire des choses à votre place, donc il vous sera impossible d’apprendre à faire ces choses vous-même, ni même de comprendre l’intérêt du starter theme.

Utilisez un prototype statique

Pour éviter de tout mélanger et de passer d’un langage à l’autre, cela peut être une bonne idée de commencer par faire un prototype statique de votre projet. 

Créez une simple page HTML/CSS d’un site tout simple. Pas besoin d’aller forcément dans le détail, ni de maquetter 27 vues différentes. Une page blog, une page simple et un article. Vous pourrez à partir de ces trois maquettes créer un thème simple complet, qui affichera un blog, ainsi que les pages simples et articles simples.

Faire une maquette en HTML/CSS vous permet de vous concentrer sur WordPress, car toutes les décisions concernant le code HTML et le CSS seront déjà prises !

Pas besoin de vous poser la question du balisage à utiliser, ni à écrire du CSS pendant le développement du thème. Ou du moins pas beaucoup.

Il n’y a rien de plus pénible que de coder le PHP pour afficher un élément, puis de le styler, puis de se rendre compte qu’il faudrait ajouter une balise, donc retour au PHP, puis au CSS… et tout ça en boucle !

Apprenez à bien exploiter la documentation

Développer sans utiliser la documentation est absolument impossible. C’est bien plus simple de lire une description d’une fonction et un exemple d’utilisation que de lire du code source ! Heureusement, la documentation de WordPress est vraiment excellente.

Un manuel pour tout

Si vous allez sur la documentation pour développeurs de WordPress vous remarquerez qu’il y a beaucoup de contenu : une Code Reference qui va détailler les hooks, fonctions et classes de WordPress, ainsi que plusieurs manuels (pour le développement de thèmes, d’extensions, pour l’utilisation et le développement de la REST API, pour le nouvel éditeur de WordPress, et WP-CLI).

Il y a tout ce dont vous avez besoin !

Je vous conseille fortement de lire le manuel sur les thèmes, ou au moins les quatre premiers chapitres. Ils sont assez simples et vous permettront de comprendre comment bien démarrer. Je vous conseille aussi de cliquer sur tous les liens menant vers les détails de chaque fonction dans la Code Reference.

Vous comprendrez comment utiliser chaque fonction, ainsi que les possibilités qu’elle offre, car les exemples du Theme Handbook sont relativement basiques.

Certes, cela va prendre du temps, mais c’est une étape d’exploration essentielle si vous voulez apprendre en profondeur.

La Code Reference est très détaillée

Chaque fonction, hook ou classe de WordPress a sa page dédiée dans la Code Reference. Et cette page est une vraie mine d’or.

Vous y trouverez :

  • Une description de la fonction et de ses paramètres, sa valeur de retour, le code source de la fonction et une section Related listant les fonctions qui utilisent et sont utilisées par la fonction décrite sur la page
  • Des User Contributed Notes qui sont proposées par les utilisateurs, et qui sont des exemples, commentaires ou autres mises en garde quant à l’utilisation de la fonction.

Il est donc très facile de comprendre comment utiliser chaque fonction, hook ou méthode.

On peut lire le code pour comprendre le comment, on peut naviguer et creuser plus profondément en cliquant les liens dans Uses et Used by, et on a des exemples basiques et des mises en garde s’il y a des pièges ou autres choses particulières auxquelles il faut faire attention.

Le Codex

Si, pour une raison ou une autre, cette documentation ne vous convient pas (ou si vous ne lisez pas du tout d’Anglais), il y a le Codex !

Le Codex c’est l’ancienne documentation de WordPress. Elle reste exploitable car WordPress est rétro-compatible, et elle a l’avantage d’exister aussi en français.

Attention, car le Codex est progressivement déprécié. La Code Reference est en fait semi-automatisée et est donc partiellement mise à jour automatiquement quand WordPress est mis à jour, alors que le Codex est communautaire et existe grâce aux contributions.

Apprenez à lire du code

Lire du code est la compétence numéro 1 à acquérir. En réalité, vous passerez bien plus de temps à lire du code qu’à en écrire !

Par où commencer

Quand une requête est faite pour votre site, votre fichier .htaccess redirige votre requête vers le fichier index.php situé à la racine de votre installation…

Et bim. La machine démarre depuis ce fichier.

Il charge wp-blog-header.php, puis wp-load.php est chargé et si on ouvre wp-load.php dans un éditeur de code, on voit qu’il charge wp-config.php, qui lui-même charge wp-settings.php et là, les choses se compliquent !

Énormément de fichiers sont appelés, et vous allez vite être découragés si vous tentez de les ouvrir un à un pour les lire !

Petits bouts par petits bouts

Commencez simplement par lire les fonctions dont vous avez besoin !

Le mieux n’est pas forcément de les lire dans le code source de votre installation de WordPress, mais dans la documentation. Vous aurez tout sous les yeux : une description, le code source, des exemples et d’autres fonctions utilisées ou qui utilisent la fonction/méthode décrite.

Cela va vous permettre de creuser dans le code de WordPress bien plus rapidement, et au passage, vous découvrirez beaucoup d’autres fonctions et de hooks ! Entraînez-vous à creuser de cette façon, car vous en aurez besoin !

A gauche, à droite

Forcément, cette approche n’est pas structurée, mais l’idée est de répondre d’abord à un besoin.

On ne lit pas de la documentation de façon linéaire comme un roman. C’est encore plus vrai pour du code source.

WordPress est une grosse machine ! Tout lire est impossible. Il faut donc procéder par petites touches ciblées, en creusant un peu à chaque fois. Avec le temps, vous aurez une connaissance de WordPress tout à fait satisfaisante pour aborder la majorité des développements.

Vérifiez toujours vos sources !

La règle est simple. N’utilisez jamais un snippet sans en comprendre le fonctionnement. Jamais ! Même les snippets que vous trouvez sur WPMarmite !

Rassurez-vous, ils tiennent bien la route. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas chercher à les comprendre !

Vérifiez vos sources ! Toujours !

Cela ne prend pas longtemps de chercher le hook proposé dans la documentation ou le code source, pour découvrir quel est son rôle et son contexte.

De la même façon, vérifiez si les fonctions proposées sont correctement utilisées, si tous les paramètres sont donnés et si une autre fonction ne serait pas plus appropriée.

Chaque hook ou chaque fonction s’utilise d’une façon ou dans un cas bien précis. Une utilisation détournée va fragiliser votre code et peut provoquer des effets de bord non désirés.

Cela peut sembler fastidieux, mais votre connaissance de WordPress ne fera que grandir si vous prenez le temps de le faire !

En complément, un générateur comme WPTurbo peut vous aider à apprendre à bien structurer votre code mais aussi gagner du temps éviter de faire des erreurs.

Persévérez dans le développement pour WordPress

Tout ce qui a été dit jusqu’ici va vous demander du temps. Beaucoup, au début.

Puis, au fur et à mesure que vous progresserez, vous effectuerez vos recherches de plus en plus rapidement, lirez le code source de plus en plus rapidement, et vous serez de plus en plus confiant dans votre capacité à déterminer si tel ou tel outil (extension, fonction, hook…) est adapté pour votre besoin.

Tout apprentissage est un investissement, et la rentabilité de cet investissement est à considérer sur le long terme. Il n’existe aucune solution miracle qui va déverser tout ce qu’il y a à savoir dans votre cerveau. Le transfert de compétence n’existe pas encore !

Par contre, il y a des formations qui peuvent vous aider :

  • WPChef qui va vous apprendre à maîtriser le logiciel
  • Le Chaudron qui va vous proposer des formations et ateliers sur différents sujets liés à WordPress
  • La formation de développeur WordPress complète donnée par SEOMix par exemple
  • Ou encore les formations avancées proposées par CapitaineWP, ou encore les parcours O’Clock.

Si vous voulez apprendre les bases du développement, le WPCookBook peut vous aider à comprendre WordPress et à bien développer selon ses standards. En plus, je connais bien l’auteur, il est sympa ! 😉

Mais ce ne sont que des aides. Suivre une formation ne fera pas de vous un expert en un mois.

C’est à vous de faire le travail de recherche et de vous exercer ! C’est à vous d’y passer le temps nécessaire pour solidifier vos nouvelles compétences dans votre esprit !

Aussi, tous les conseils ci-dessus sont valables, quel que soit la technologie que vous voulez apprendre.

Si demain vous voulez apprendre React, tout s’applique. Le processus sera sensiblement le même (mis à part le fait de commencer par un thème, évidemment). Mais l’expertise et les méthodes acquises lors des apprentissages précédents vont vous aider à aller plus vite sur cette nouvelle technologie.

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WPChef, la formation WordPress de référence

Restez curieux !

Dans le web, il est extrêmement important de faire de la veille technologique et de rester attentif aux nouveautés. Les navigateurs progressent assez vite, de nouveaux standards émergent régulièrement, ainsi que de nouveaux outils.

On l’a vu avec le JavaScript ces dernières années. Des dizaines de frameworks JavaScript ont fleuri un peu partout, on ne savait plus où donner de la tête ! Angular, React, Vue, Preact, etc… Ouch !

Attention juste à ne pas succomber à l’effet de mode et sauter d’une technologie à l’autre !

Il existe des tas de sites anglophones très intéressants pour vous tenir au courant des dernière nouveautés, qu’elles soient liés à WordPress ou au web en général :

  • WPTavern pour des news plus générales concernant l’écosystème
  • WPMUDev qui s’adresse aux utilisateurs généraux et développeurs débutants
  • WPShout qui s’adresse uniquement aux développeurs WordPress
  • CSSTricks et Smashing Magazine abordent tous les aspects du web de façon assez pointue, mais pas forcément WordPress.

En français, vous avez évidemment WPMarmite (mais vous êtes déjà abonné, non ?) et son Bouillon, et vous pouvez aussi suivre les blogs de développeurs WordPress français comme Marie Comet, Julio Potier, WPChannel ou le mien ;-).

L’idée est de rester informé des nouveautés dans la communauté WordPress, et d’avoir quelques sources d’informations fiables vers lesquelles vous tourner en cas de besoin.

Conclusion

Faire simple et utiliser le moins d’outils possible va vous permettre de vous concentrer sur l’essentiel et de vraiment comprendre comment WordPress fonctionne en profondeur.

Aussi, explorer la documentation et le code source va non seulement améliorer votre connaissance de WordPress, mais va développer vos compétences de recherche et résolution de problèmes, ce qui sera utile quel que soit le domaine !

Mais le plus important, c’est de prendre votre temps. Apprendre, c’est long. Mais quand les connaissances sont acquises et bien ancrées, c’est pour le long terme !

Et vous ? Par quoi avez-vous commencé ? Ou alors est-ce que vous êtes prêts à commencer ? Motivés ? Dites-moi tout en commentaires !